Carole - partir pour mieux renaître
Nous avons rencontré Carole, une volontaire américaine, dès notre 1er jour de service chez les Missionnaires de la Charité de Santiago. Ce sont ensuite 3 semaines de « colocation » qui ont suivi, puisque nous avons vécu tous les 3 chez les sœurs pour être au plus près des enfants dont nous nous occupions. Tout ce temps nous a permis de découvrir une femme possédant une volonté de fer et une très belle spiritualité.
A 51 ans et récemment divorcée contre son grés, Carole a décidé de partir pour un voyage de 9 mois au cours duquel elle rend visite aux Missionnaires de la Charité d’Amérique latine. Son souhait : se mettre au service des plus démunis pour comprendre le sens que Dieu veut à présent donner à sa vie. La durée de son voyage n’est en effet pas anodine : ce périple au long cours est pour elle une renaissance après les lourdes épreuves qu’elle a subies. Carole souhaite également profiter de cette année pour apprendre à vivre plus paisiblement et moins frénétiquement : « toute ma vie, j’ai sans cesse eu 3 000 choses à faire, et surtout 3 000 choses à faire pour les autres ; à présent, j’aimerais ralentir le rythme pour savourer chaque moment et apprendre à penser un peu à moi, à ce pour quoi j’ai envie de me donner ! »
Carole a donc laissé travail, appartement, famille et amis derrière elle pour aller rendre visite aux Missionnaires de la Charité du Chili, d’Argentine, de Bolivie, du Pérou, de Colombie et du Nicaragua, alors qu’elle ne parle pas un mot d’Espagnol… Mais Carole n’est pas seule sur le chemin et ses pas suivent un Guide qui sait bien ce qu’Il fait !
« Mère Teresa voulait prendre soin des mal aimés, des rejetés, des déshonorés… Je crois bien être une de ces âmes qu’elle souhaitait tant chérir et guérir ! Ce n’est pas un hasard si j’ai ressenti l’appel de ce voyage au moment où j’étais au plus mal, si j’ai atterri ainsi dans l’un des quartiers les plus pauvres de Santiago, chez les Missionnaires de la Charité… Je suis certes ici pour aider mais surtout pour m’abandonner entre les bras de cette sainte qui a montré au monde que l’amour était le meilleur des remèdes. En me donnant à toutes ces personnes qui vivent chez les sœurs, je reçois moi-même énormément de joie et d’amour et me sens petit à petit renaître et revivre. C’est le Seigneur qui a allumé en moi la merveilleuse idée de ce voyage ! »
Carole nous a bluffés par son enthousiasme, son sourire et sa joie de vivre alors qu’au fond d’elle la tempête grondait. Chaque jour, elle se donnait à 100% pour faire rire les enfants, pour jouer avec eux et les aider à se développer, chacun à leur rythme. Et ses talents de pédo-psychothérapeute nous ont bien aidés : elle nous a montré comment stimuler les enfants pour que petit à petit ceux-ci se mettent à parler, à marcher, à sourire… Lors de son séjour à Santiago, elle a en quelques sortes été une petite maman pour tous ces orphelins et pour nous ! Et nous avons été, comme elle l’a dit, « deux petits anges que le Seigneur a mis sur son chemin pour l’aider à commencer le voyage en douceur ! »
Ce n’est en effet pas un hasard si nous avons été forcés à rester bien plus longtemps que prévu à Santiago (au début nous ne devions pas y passer et finalement nous y sommes restés 5 semaines !) : Carole avait besoin de nous ! Lorsque nous avions appris que les sœurs de Nouvelle-Zélande ne recevaient finalement pas de volontaires et qu’en réorganisant notre voyage nous avions été contraints de rester 5 semaines à Santiago, nous nous étions dit que c’était un signe et que les Missionnaires de la Charité devaient avoir particulièrement besoin de nous ici ; en fait, ce n’était pas forcément elles qui avaient le plus besoin d’aide mais… Carole. Carole a fait partie de notre mission au Chili tout autant que les orphelins adorables dont nous nous sommes occupés. Et comme toutes les personnes que nous avons aidées jusque-là, elle nous a en retour énormément apporté !
Bon voyage, Carole !
Octobre 2016